Au cimetière de Menton est un récit qui raconte la visite en ce lieu de l’écrivain Gustave Flaubert.
» Quel admirable cimetière, en vue de cette mer éternellement jeune !
Pas une croix ! pas un tombeau ! l’herbe est haute et verte ; à peine s’il y a ces ondulations légères qui font ressembler les champs des morts à des champs de blés fauchés.
Mais le cimetière est tout ravagé et sens dessus dessous.
Comme il finissait par devenir trop étroit, le fossoyeur a été obligé de déterrer les anciens cadavres, de creuser une espèce de fosse et de les y jeter pour faire de la place aux nouveaux.
Il m’a ouvert la porte de ce local, et j’ai vu un monceau d’os entassés les uns sur les autres, une hauteur d’environ 12 à 15 pieds sur une soixantaine au moins de large.
Le sans-façon avec lequel ils avaient été jetés là avait quelque chose de pittoresque et d’amer qui plaisait fort ; c’était une de ces ironies ingénues que l’on payerait cher pour l’avoir inventée. »
Au cimetière de Menton est un texte de 1845 trouvé dans le livre « Notes de voyage » de Gustave Flaubert.