Devenir prince de Monaco est un récit qui comment un problème de succession dynastique a été solutionné.
” Jacques-François-Léonor de Matignon avait épousé, en octobre 1715, la fille aînée du prince de Monaco, Antoine 1er, mariage dont on peut mesurer l’importance quand on sait qu’Antoine 1er n’avait pas de fils.
Il n’avait pas fallu à la maison de Monaco moins de trois ans de tergiversations, de négociations, de désaccord jusqu’à la rupture entre le prince et sa femme, Marie de Lorraine, et jusqu’à l’envoi de la jeune fille, Louise-Hippolyte, dans un couvent, à l’abri de l’influence maternelle, pour trouver un gendre qui plût à tous et répondît à toutes les exigences.
Il convenait en effet que celui-ci, par sa naissance, fût digne d’une maison souveraine, mais il fallait en même temps qu’il pût accepter de substituer à son nom et à ses armes le nom et les armes des Grimaldi.
Il devait être possesseur d’une grande fortune pour rétablir la situation financière de son beau-père, désintéresser son futur oncle, l’abbé de Monaco, permettre l’établissement de ses belles-sœurs.
Enfin, il était nécessaire que le roi consentît à transférer sur sa tête la pairie de Valentinois qui appartenait à la famille de Monaco et était menacée de s’éteindre.
Jacques-François-Léonor remplissait toutes ces conditions.
Sa candidature avait été secrètement favorisée par la princesse de Monaco et présentée par le maréchal de Villeroy.
Il réussit, là où avaient échoué le prince Charles de Lorraine, des membres de la maison de Montmorency et de celle de La Rochefoucault, un neveu de la princesse des Ursins, un fils du roi de Pologne et jusqu’au comte d’Eu, second fils du duc du Maine, le propre petit-fils de Louis XIV.”
Devenir prince de Monaco est un texte extrait de “La Revue de Paris” de septembre 1936.