La montagne qui marche à Grasse est un récit qui raconte les effets dévastateurs de pluies diluviennes.
» Depuis près d’un mois, la Compagnie des Chemins de fer du Sud de la France lutte contre une montagne qui marche.
A la suite des pluies diluviennes tombées dans le courant du mois de décembre dernier, les terres des pittoresques coteaux qui surplombent la vallée du Loup, entre Magagnosc, Châteauneuf et Le Bar, se sont mises en mouvement provoquant des éboulements et disloquant les ouvrages du chemin de fer.
Les murs de soutènement, ponts, aqueducs, siphons, vannes, etc., sont entraînés par cette poussée lente, interrompant la circulation des trains.
Le transbordement des voyageurs s’effectue sans trop grande difficulté ; mais le service des marchandises, qui avait été assuré jusqu’à ce jour par la voie unique, ripée à près de 15 mètres de sa position normale, n’est aujourd’hui plus possible, les terres éboulées ayant envahi la plate-forme.
De nombreuses équipes d’ouvriers travaillent nuit et jour pour remettre les choses en état, mais la pluie tombe toujours et la montagne continue à glisser.
Le directeur de la Compagnie a visité les lieux ces jours-ci ; les ingénieurs surveillent eux-mêmes les travaux.
Malgré toute l’activité déployée jusqu’à présent, tous les efforts sont vains.
La circulation est interrompue dans le quartier de Magagnosc, à Grasse.
La voie est coupée dans une tranchée de 70 mètres. Les services de transbordement sont assurés par la Compagnie. »
La montagne qui marche à Grasse est un texte trouvé dans le journal « Le Journal » du 16 janvier 1897.