Le trésor du Mont Mounier est un conte que les grands-mères racontaient à leurs petits-enfants de l’arrière-pays niçois.
« Quand vous irez à Beuil, observez avec votre longue-vue une fissure au centre escarpé de la pyramide du Mont Mounier, en un point peu exploré des touristes, et pour cause !
C’est l’entrée d’une caverne où dort l’eau noire d’un lac sans issue.
Si la fantaisie vous prend de tenter l’escalade et de vous aventurer dans la caverne, vous verrez, à la lueur de vos bougies, scintiller la paroi du fond, comme si elle était toute tapissée de lichens d’or.
Si c’est la première fois que vous vous introduisez dans ces lieux défendus, le gardien, un animal des plus féroces, qui tient, à ce qu’il paraît, du hibou et de l’hippopotame, sortira de la nappe d’eau sa tête fantastique, et vous indiquera, fort galamment d’ailleurs, le chemin à suivre pour contourner le lac sans vous mouiller les pieds, et pour gagner le trésor du fond dont il vous autorisera à emporter la charge de vos épaules.
Mais ne soyez pas assez ennemis de vous-même, par excès de convoitise, pour prétendre renouveler votre visite, car la grosse bête, furieuse de cette indiscrétion, vous avalerait prestement. »
Le trésor du Mont Mounier est un conte tiré du livre « Contes et légendes du pays niçois » d’Edouard Chanal, publié en 1895.