Les immortelles d’Ollioules est un récit qui rappelle que la culture de cette plante a été une source importante de revenus pour ce village.
« Depuis plus d’un siècle, le village d’Ollioules cultive cette fleur presque métallique qu’est l’immortelle.
Provins a ses roses, Parme ses violettes, deux fleurs odorantes et fragiles, mais vivantes d’un parfum suave ; Ollioules a ses immortelles, les unes sauvages et portant au cerveau mille vertiges, les autres sans parfum, objet d’un commerce spécial.
La récolte se fait en juin.
Quand les fleurs sont cueillies, on les réunit en bottes, et on les suspend pour les faire sécher.
Ensuite les enfants, les femmes, enlèvent tout le duvet dont la tige est garnie. De nouveau, les paquets de fleurs sont liés, on en expédie dans plusieurs grandes villes, la majeure partie reste à Ollioules, et les jeunes filles du pays tressent en riant les couronnes destinées aux tombes.
La récolte des immortelles à Ollioules rapporte environ chaque année 80,000 livres.
Depuis son enfance, Marie cultivait, récoltait et tressait des immortelles.
Un paysagiste, fameux à cette époque, traversant les gorges d’Ollioules pour y chercher le sujet d’un tableau pittoresque, vit un jour la fille de Micheline assise à l’ombre tremblante et pâle d’un olivier elle achevait une couronne, et celles qu’elle avait déjà finies jonchaient le sol autour d’elle.
Des paquets de fleurs l’environnaient. Son petit frère jouait non loin de là.
L’artiste prit un crayon, esquissa cette scène, et selon l’habitude des grands maîtres ou la coutume de leurs élèves, un nom fut donné à cette madone nouvelle elle s’appela la Vierge aux immortelles. »
Les immortelles d’Ollioules est une histoire extraite du roman « La Foi jurée » de Raoul de Navery, publié en 1890.