A l’intérieur du Panorama de Nice est une histoire qui raconte une attraction touristique installée dans la ville.
» M. Olivier Pichat va partir pour Nice avec son panorama qui représente « le tout Paris » au Bois de Boulogne un jour de courses.
On rappellera qu’un panorama est un gigantesque tableau circulaire peint en trompe-l’œil, qui immerge le spectateur au milieu d’un paysage ou d’un évènement.
Jusqu’à la fin du mois, l’immense toile que ses collaborateurs et lui sont en train d’achever reste à Paris, sur le métier, dans une rotonde en planches qu’on a élevée sur l’emplacement de l’ancien hippodrome.
N’entre pas qui veut ; il faut être des amis du peintre ou venir poser devant ses pinceaux à titre d’échantillon notable du fameux « tout Paris » en question.
M. Pichat m’a admis à voir son panorama, lequel est assez avancé pour qu’on puisse se faire une idée presque complète de ce que sera cette gigantesque page de high life.
C’est très curieux, très vivant et la plupart des ressemblances sont indiquées avec un grand bonheur de touche.
Les panoramas qui n’avaient plus guère pour fidèles dans ces dernières années que les invalides, les bonnes d’enfants, quelques provinciaux attardés et les tourlourous en promenade, reviennent aujourd’hui à la mode.
Seulement, le panorama militaire n’est plus ce que nous aimons ; c’est le panorama froufrou qu’il faut à nos mœurs, le panorama mondain, le panorama-Etincelle, la chronique de Paris mise en panorama.
Donc, les Parisiens, grâce au panorama de M. Pichat, retrouveront désormais à Nice leur tout-Paris, non plus seulement en chair et en os, mais sur la toile.
Voici le tour du lac avec ses beaux chevaux, ses voitures élégantes, ses promeneurs à pied, à cheval, ou en carrosse, ses députations de tous les mondes ; voici Victor Hugo avec ses petits-enfants et Isabelle la bouquetière ; voici Mlle Blanche Pierson, Mlle Céline Montaland, Mlle Sarah Bernhardt, et voilà Mme la princesse de Sagand, la comtesse de Pourtalès, la marquise de Galiffet.
Le général de Galiffet est à cheval et le grand peintre Meissonnier aussi ; le prince de Rohan conduit un mail à quatre, chargé de personnalités mondaines.
Vous reconnaissez M. Bontoux, M. Paul de Cassagnac, M. Antonio, et Daniel Ezpéléta, Albert Wolff, Carolus Duran, About, Sarcey, Augier, Sardou, Gounod, Cabanel, le marquis de Caux, Bonnat, Garnier, Clémenceau, Gambetta, etc., etc….
C’est très amusant et très bien fait, il n’y a pas dire le contraire ; le paysage dans lequel se meut, vit et respire ce peuple de connaissances est plein d’air et de lumière. M. Olivier Pichat, comme de raison, n’a pas exécuté seul cette page immense ; il a dû s’entourer d’un bataillon de collaborateurs de talent. »
A l’intérieur du Panorama de Nice est une histoire découverte dans le journal « La Vie mondaine à Nice » du 27 novembre 1881.