Esclaves de la Côte d’Azur est un récit qui rappelle les raids opérés par les Sarrazins sur le littoral méditerranéen.
» Jusqu’à une époque tout à fait récente, le littoral de Menton et celui de la Riviera tout entière étaient exposé aux attaques des pirates musulmans qui habitaient les rives de la Méditerranée du sud, Marocains, Algériens, Tunisiens et Tripolitains.
Pendant une longue suite de siècles, les Sarrasins, les Maures, les Turcs ravageaient périodiquement ces rives, et mettaient les habitants en coupe réglée.
Ce n’était pas pour l’or, les pierreries et les étoffes précieuses qu’ils faisaient ces incursions, le pays n’était habité que par de pauvres pêcheurs, de pauvres agriculteurs.
C’était pour en faire des esclaves, car les femmes étaient belles et les hommes robustes.
Ils prenaient les premières pour en garnir leurs harems, les derniers pour ramer sur leurs galères.
Pour résister à ces attaques, les habitants des villes choisissaient des positions capables d’être défendues, comme Monaco sur son rocher, comme Menton sur sa pointe.
On construisait des rues étroites, réunies par des arcades, faciles à défendre, même si le mur d’enceinte était pris.
Les paysans eux-mêmes fortifiaient leurs villages de la même manière, et les construisaient sur des cimes presque inaccessibles (Eze, Roquebrune, Gorbio, Castellar, Grimaldi), afin de pouvoir s’y réfugier, avec femmes et enfants, et s’y défendre en cas d’attaque. »
Esclaves de la Côte d’Azur est un texte découvert dans le livre « La Méditerranée, la rivière de Gênes et Menton » de James Henri Bennet, publié en 1880.