Sur la Riviera italienne raconte le charme si particulier de la côte et des villages une fois traversé le pont Saint-Louis vers l’Italie.
« Une visite à la Riviera ne peut s’achever à la frontière.
La côte enchantée se prolonge au-delà du pont Saint-Louis. Et cependant, quoique sœurs jumelles, les deux Riviera ne se ressemblent pas. Chacune a son charme, son caractère, sa personnalité.
Après le pont Saint-Louis
Après avoir roulé sur l’antique « Via Aurelia », que d’admirables travaux d’art ont modernisée, on longe, le promontoire sous lequel s’ouvrent les « cavernes » préhistoriques des Balzi Rossi et le célèbre jardin de « La Mortola ».
Les coquettes stations de Bordighera et de Ospedaletti vous sourient au passage.
Puis soudain San Remo, la perle la plus précieuse de la Riviera italienne, s’offre, irisée dans la lumière.
San Remo sur la Riviera italienne
San Remo. Une synthèse de toute la Riviera italienne, de tous ses charmes, de toutes ses qualités, de toutes ses richesses et ses splendeurs : ciel perpétuellement bleu, éternel printemps, atmosphère ensoleillée qui a la pureté de celles des cimes, hôtels dignes d’éloges, qu’ils soient de grand luxe ou autres, villas coquettes étagées du bord de mer au haut des collines, jardins de rêve, fleurs miraculeuses.
Enfin tous les sports et toutes les distractions d’une station de grand luxe.
Mais le miracle, dit-on, est que les prix de toutes choses, y compris hôtels et villas, sont à la portée des bourses plus modestes. Et les privilégiés de la fortune qui trouvent à San Remo le confort et les distractions auxquels ils sont accoutumés, y éprouvent sans doute un peu d’étonnement de pouvoir, malgré la crise, ne rien modifier à leurs habitudes de grand luxe.
Aussi ne faut-il pas s’étonner que San Remo soit la plus fréquentée des Cosmopolis : une Babel de luxe achevée en féerie.
Il est vrai que le Casino est un irrésistible aimant. Le Casino, ses salons, son théâtre, ses concerts.
Mais n’y a-t-il pas aussi les promenades dans les environs, les ascensions des montagnes qui couronnent les sinuosités marines, enfin la grande attraction moderne, le « shoping » tout le long des rues de l’aristocratique ville moderne ou dans les ruelles de la San Remo moyenâgeuse ?
Comme tous ceux qu’ont drainés, de tous les coins de l’Europe, trains de luxe électriques, cars de tourisme, autos diverses, on se laisse prendre aux sortilèges de cette cité privilégiée, qui a su en peu de temps acquérir une réputation mondiale et justifier cette appellation un peu babylonienne : Ville du Soleil et de l’Or. »
Sur la Riviera italienne est un extrait du journal « Le Figaro » du 12 décembre 1931.