Le Mémorial des déportés juifs de Nice reprend un texte de Serge Klarsfeld affiché sur un panneau auprès de ce Monument.
“Après l’armistice de 1940, le département des Alpes-Maritimes où se trouvait la zone non occupée dite zone libre a été une terre de refuge pour de nombreux juifs.
A la mi-juillet 1942 de grandes rafles eurent lieu à Paris et dans la province de la zone occupée entraînant l’arrestation par la police de l’Etat Français et la déportation par les autorités allemandes de plus de 15000 juifs en un mois.
Le gouvernement de Pierre Laval sous l’autorité du Maréchal Pétain ayant accepté le transfert des camps de transit de Drancy en zone occupée de 10000 juifs considérés comme apatrides (allemands, autrichiens, polonais, tchèques, russes, baltes et indéterminés, les camps de juifs de la zone libre furent vidés et 4000 internés furent dirigés sur Drancy par trains spéciaux de wagons de marchandises et dans des conditions abominables.
Rafles à Nice
Il en fut de même pour 6000 juifs raflés le 26 août 1942 dans une gigantesque opération menée par la police de Vichy dans les quarante départements de la zone libres des familles entières furent arrêtées à l’exception des juifs ayant un conjoint français ou un enfant né en France.
A Nice furent regroupés à la Caserne Auvare les juifs appréhendés dans les Basses-Alpes, dans la Principauté de Monaco et dans les Alpes-Maritimes.
Les 554 juifs transférés à Drancy à partir de la Gare St Roch (Riquier) le 31 août 194, furent déportés vers le camps d’extermination d’Auschwitz Birkenau ( 16 des Hautes-Alpes, 45 de Monaco, et le reste en provenance des Alpes-Maritimes).
Une certaine tolérance permis à Nice aux juifs qui le souhaitaient, d’abandonner leurs enfants plutôt que de partir avec eux, exception qui fut utilisée par la plupart des parents.
Trois convois de juifs partirent ensuite de Nice le 6 septembre (64), le 7 octobre (42), le 10 novembre (11) pour le camp de rassemblement de Rivesaltes. Ils furent pour la plupart déportés après leur transfert à Drancy.
Pendant l’Occupation du Sud-Est de la France entre novembre 1942 et le 8 septembre 1943 et grâce aux autorités militaires italiennes opposées à la politique anti-juive des Allemands, de L’Etat Français et même de Mussolini, aucun juif ne fut déporté de la région préfectorale de Nice, à l’exception du journaliste Théodor Wolff extradé à cause de son opposition au nazisme à Berlin.
Déportation depuis Nice
A partir de l’occupation allemande de Nice (9 septembre 1943), à la suite de l’armistice signée entre l’Italie et l’Allemagne, les juifs français et étrangers furent arrêtés par la police secrète allemande, la Gestapo, et par ses supplétifs français ainsi que la Milice.
Les victimes de ces rafles extrêmement brutales furent internées dans l’Hôtel Excelsior, à proximité de la gare centrale de Nice, d’où elles furent transférées à Drancy dans des wagons attachés à des trains de voyageurs.
Pendant cette période (9 septembre 1943 au 28 août 1944) plus de 3000 juifs furent déportés (dont 31 de Monaco) et certains furent même assassinés sur place.
Ce mémorial porte les noms, prénoms, noms de jeune fille, âge et lieu de naissance de 3602 victimes déportées à partir des deux gares de Nice.
Ce mémorial, hommage de la Ville de Nice aux victimes de la Shoah, contribuera à un travail indispensable de transmission de la mémoire aux jeunes générations et de lutte contre les extrêmes.
Serge Klarsfeld.”
Le Mémorial des déportés juifs de Nice se trouve sur la colline du Château à l’entrée du cimetière israélite et a été inauguré le 30 janvier 2020.