Un général français devient prince de Monaco raconte la carrière militaire d’un Grimaldi sous l’uniforme français.
Une carrière militaire au service de l’Etat français
P. Lesglois, journaliste au journal “La Presse”, fait un portrait plutôt élogieux de Louis de Monaco qui est devenu le nouveau prince de Monaco, après le décès de son père Albert 1er, le 26 juin 1922.
« Le prince de ‘Monaco qui vient de mourir à Paris laisse à son fils, le colonel de Monaco, le trône de la petite principauté.
Si le prince Albert jouissait d’une grande réputation dans le monde des savants, s’il fut un grand ami de la France, le prince Louis a donné à notre pays un bel exemple d’attachement.
Né en 1870, il s’est engagé dans l’armée française, à la légion étrangère, et fit toute la guerre. Après l’armistice, le prince Louis, le plus simplement du monde, continue de servir.
Le colonel Grimaldi en Silésie
Il était chef de service des passeports à Opneln, attaché au corps d’occupation de la Haute-Silésie. C’est là que je le connus.
Très grand, très simple, revêtu de l’uniforme kaki de la légion, sans aucune fantaisie, uniforme taillé dans l’étoffe des capotes de poilu, le prince Louis de Monaco entendait qu’on ne le nomma que « Mon colonel ».
Sa simplicité proverbiale lui valait la sympathie de tous les officiers de chez nous, « exilés » sur les bords de l’Oder. »
La question du rattachement de la Silésie à la Pologne ou à l’Allemagne suscitait à ce moment là beaucoup d’agitation.
« En contact continu avec les Allemands qui voulaient souvent, au moment de l’insurrection de Silésie, faire un petit voyage aller et retour Allemagne-Silésie , le prince colonel n’avait pas avec ce service une sinécure.
Il lui fallait quotidiennement soutenir des luttes pour refuser ses visas à des gens qui n’étaient que des agitateurs, souvent, hélas, recommandés par nos alliés, anglais ou italiens, qui n’avaient pas les mêmes raisons que nous de se méfier de tout et de tous.
Le prince Louis de Monaco nous a, là-bas, rendu les plus éminents services.
Insurrection en Silésie
C’est grâce à lui, pour une bonne part, que les « chefs » de l’insurrection venus de Bavière, repassèrent vivement la frontière. Et que bien des indésirables ne purent venir jusque dans Oppeln où toute l’organisation boche tenait ses assises, sous le nez même de la haute commission interalliée.
Le prince Louis, son travail de bureau terminé, s’en allait tout doucement à pied vers le buffet de la gare où il déjeunait le plus simplement du monde. Jamais on ne le vit se servir des autos de la mission auxquelles il avait droit, pas même les jours où l’émeute grondait dans les rues de la capitale silésienne.
Le prince, au milieu de la foule déchaînée, redressait sa haute taille. Paisible et souriant, il s’en allait, insulté, injurié, menacé par les pangermanistes vers sa « pension » et ne daignait rien voir.
C’est un homme. »
Général français et prince de Monaco
Un général français devient prince de Monaco doit être complété en précisant que « le prince héritier, colonel Grimaldi, attaché à l’état-major du général Le Rond, en Haute-Sïésie, a été promu aujourd’hui même au grade de général de brigade », soit le 27 juin 1922.
Le prince Louis II a donné son nom au Monaco Football Stadium, inauguré en 1985.