Naufrage au large du Var raconte comment les sauveteurs en mer du Cros-de-Cagnes ont sauvé l’équipage d’un bateau en perdition.
” Le 5 Mars 1926, à 6 h. 40, le brigadier des douanes annonce l’échouage d’une tartane dans les brisants de l’embouchure du Var.
Devant la fureur de la mer, les riverains sont impuissants à lui porter secours.
A 7 heures, le canot Marguerite de la station de Cros-de-Cagnes prenait la mer par tempête de nord-ouest.
Au milieu des brisants, le patron Rainaut réussit à s’approcher assez de la tartane Ville-de-Saint-Tropez pour que ses trois hommes, dont un blessé, puissent sauter de son beaupré dans notre canot qui s’élève sur les lames, tel un goéland.
C’est le coup d’essai de notre jeune embarcation de Cros-de-Cagnes, elle promet ainsi de monter au rang des plus vaillantes de ses aînées.
Notre station de Cros-de-Cagnes n’a pas seulement sauvé de la mer les naufragés de la Ville-de Saint-Tropez.
En effet, dans un magnifique élan de solidarité, membres de notre Comité et équipage ont réussi, par des quêtes et souscriptions, à recueillir 7.000 francs à Cros-de-Cagnes et 15.000 francs dans la région, qui ont permis de racheter une nouvelle tartane aux malheureux naufragés privés de leur gagne-pain.”
Naufrage au large du Var est une relation extraite des “Annales du sauvetage maritime” de janvier 1927.