Président sans pyjama à Cannes raconte le déplacement du chef de l’Etat sur les rives de la cité cannoise.
« Le Président de la République, M. Deschanel, un peu avant l’entrée dans Cannes, visite le château des Broussailles, construit dans un admirable site dominant la ville.
Un aveugle de guerre offre des fleurs au président qui le remercie avec une émotion non dissimulée et qui, lui donnant l’accolade, lui dit :
« Vous ne me verrez pas, mais vous sentirez battre mon cœur près du vôtre. »
Le cortège présidentiel entre à une heure dans la ville de Cannes, dont les avenues, les palais, les maisons sont pleines d’une grande foule.
Celle-ci pousse de chaudes ovations en l’honneur du chef de l’Etat.
M. Capron, maire de Cannes et la municipalité reçoivent le président de la République à l’hôtel de ville et lui présentent les fonctionnaires et les élus, puis ils lui souhaitent la bienvenue.
M. Paul Deschanel remercie, exprimant son émotion pour l’accueil incomparable dont il vient d’être l’objet et il vante la rare fortune de Cannes qui possède tout : la mer, le ciel, les montagnes, les eaux vives, de magnifiques promenades, des demeures somptueuses et exquises.
M. Paul Deschanel et les personnages qui l’accompagnent se rendent à pied au casino où le conseil municipal offre un déjeuner en son honneur. »
Président sans pyjama à Cannes est un extrait du journal « Le Rappel » du 7 avril 1920.
Paul Deschanel est ce président de la République qui est tombé d’un train le 23 mai 1920, près de Montargis.
En pyjama, il a marché jusqu’à la maison d’un garde-barrière qui s’est douté qu’il s’agissait d’un personnage important, car il avait les pieds propres.