Le Pont-Neuf de Nice est une histoire qui raconte l’inauguration de cet ouvrage aujourd’hui détruit.
” Le Pont-Neuf ou de Saint-Charles, qui reliait jadis la place Masséna avec la place Charles-Albert, remontait à la première moitié du XIXème siècle ; il avait été commencé en 1820 et terminé en 1824.
C’était un bel ouvrage en pierres taillées, formé de trois arches, qui avait été élevé aux frais du gouvernement, de la ville et à l’aide de souscriptions particulières.
L’inauguration du Pont-Neuf donna lieu à une importante cérémonie religieuse.
Fêtes royales
Le 4 novembre de l’année 1824, à l’occasion de la fête du roi Charles-Félix, alors souverain régnant, des réjouissances publiques eurent lieu à Nice.
On profita de cette circonstance pour bénir solennellement le nouveau pont dont les travaux touchaient à leur fin.
L’administration municipale fît dresser à cet effet un autel au milieu du Pont-Neuf, qui était surmonté d’un riche baldaquin en damas cramoisi, avec colonnes enguirlandées, garnies de festons et de fleurs. Elle fit également élever des arcs de triomphe en verdure, ornés de trophées et d’emblèmes allégoriques, à la porte de chaque pilier et le long des avenues y aboutissant.
A dix heures du matin, les autorités civiles et militaires se réunirent chez M. le général Emilien ltoero de Saint-Sébastien, gouverneur de la ville, pour se rendre ensuite à la cathédrale, où l’évêque de Nice, Mgr Colonna d’Istria, qui les attendait, entonna, à leur arrivée, le chant du Te Deum.
A l’issue de cette prière, les autorités se dirigèrent vers le Pont-Neuf, où la garnison sous les armes les reçut avec les honneurs militaires.
Revue des troupes
Pendant la cérémonie religieuse, qui eut lieu aux bruits des salves d’artillerie tirées par les canons du Château, la troupe fit trois décharges de mousqueterie, et, après divers exercices, elle se rendit sur la promenade du Cours Saleya, où elle fut passée en revue, devant les autorités assemblées, par le gouverneur de la division.
Suivant l’antique usage, une distribution de secours fut faite dans la journée aux indigents, et une illumination générale, ainsi qu’un feu d’artifice tiré sur le pont, clôturèrent dans la soirée ces réjouissances publiques, qui laissèrent dans l’esprit de la population un agréable souvenir.
Le Pont-Neuf a dû être démoli en 1882 pour permettre la marche régulière des travaux de couverture, qui doivent s’étendre jusqu’à l’embouchure du Paillon.”
Le Pont-Neuf de Nice est un texte trouvé dans le journal “Nice artistique” du 14 mai 1887.