Le sabordage de la flotte de Toulon est un texte qui condamne ce sacrifice jugé inutile car il a empêché les navires de guerre de rejoindre les Alliés.
» Le 27 novembre, la flotte française de Toulon s’est sabordée sur l’ordre de l’amiral de Laborde.
C’est à cette extrémité héroïque et lamentable que devait aboutir la fidélité de la flotte au gouvernement de Vichy alors que son devoir était d’obéir, le 18 juin 1940, à l’appel de combat du général de Gaulle.
Invasion de la zone libre
Le 11 novembre 1942, au moment où les troupes de Hitler et de Mussolini pénétraient dans la zone non-occupée, le général de Gaulle renouvela son appel de juin 40.
La flotte savait que, même si Toulon n’était pas immédiatement occupé, elle n’aurait plus la possibilité de rallier les Nations Unies et la France Combattante.
Au moment, où il leur était encore possible de partir…, en obéissant à l’amiral de Laborde, c’est à dire en se sacrifiant, ils sacrifièrent les vies humaines et les navires que la signature de l’armistice et leur inaction de deux ans avaient eu pour seul but de conserver intact.
Sabordage de la flotte
Ils ont choisi de se saborder.
Leur choix était fait depuis deux ans : conscients de l’échec de la politique de Vichy, ils ont voulu mener la France vers la même mort.
C’est parce qu’ils ont cru que la France ne leur survivrait pas qu’ils ont accompli ce sacrifice.
Mais ce n’est pas cette flotte de Toulon qui, après avoir désespéré du salut de la France, a sauvé l’honneur français.
Ce sont les marins du “Narval » et du »Surcouf », morts en accomplissant leur devoir quotidien dans les forces alliées, et non dans un suicide spectaculaire.
NB : Le présent bulletin ne doit être diffusé qu’avec prudence ; en tous cas, il ne saurait servir de moyen de propagande au même titre que les autres tracts et bulletins. »
Le sabordage de la flotte de Toulon est un texte paru dans le bulletin dactylographié « Volontaires de la Liberté« , du 7 décembre 1942.