Miracle à Grasse est une histoire qui raconte comment les troupes austro-piémontaises ont vainement assiégé la ville.
« En ce temps-là, l’astre du grand roi Louis XIV commençait à pâlir.
Le décembre 1706, nos armées avaient été battues sous Turin, et, vers la fin de juin 1707, le prince Eugène, accompagné de Victor-Amédée de Savoie, avait fait franchir le col de Tende aux Austro-Piémontais, dont les terribles Hongrois formaient l’avant-garde.
Le 28 août, l’ennemi sommait la ville de Grasse de se rendre. Mais toute la population s’était levée, pleine d’ardeur.
Un premier assaut est vigoureusement repoussé par les Grassois.
Un second assaut se prépare pour le 29 août, et l’ennemi, cette fois, se croit sûr du succès.
Mais, lisons-nous dans la relation originale de l’abbé Tisserant, « au moment où l’on croyait tout perdu, tout est sauvé « .
Un détachement des dragons de Sailly avait été averti, par un paysan, du danger pressant que courait la ville. Le chef d’escadron, homme énergique, ordonna la charge.
Les Austro-Piémontais, croyant avoir affaire à une petite armée, sont frappés de panique et s’enfuient, abandonnant artillerie, effets de campements, échelles, vivres, bagages.
En apprenant qu’il n’y avait plus d’assiégeants, les habitants de Grasse crièrent au miracle.
Évêque, citoyen, soldats coururent spontanément à l’église chanter un Te Deum, et, depuis ce jour, les Grassois se réunissent chaque année autour de la Madone du quartier, afin d’aller rendre grâce à Dieu, dans la cathédrale, de la délivrance miraculeuse de leur cité. »
Miracle à Grasse est un texte d’A. de Courson, paru dans la « Revue des sociétés savantes de la France et de l’étranger » en juillet 1874.