Partage des eaux à Menton est une histoire qui raconte comment sont irrigués les citronniers.
» Au fond du ravin pittoresque que traverse le pont hardi de Saint-Louis, il y a un ruisseau qui vient d’une source à un kilomètre plus haut dans la vallée, source qui ne tarit jamais.
C’est à cette source qu’est due toute la végétation de la région, c’est une propriété précieuse.
Une source partagée
En été, elle est divisée en trois portions.
L’une passe par un aqueduc au village de Grimaldi et le vivifie.
Une autre traverse le fond du ravin à mi-côte, par un autre petit aqueduc, pour pourvoir à la végétation des bois de citronniers qui occupent les terrasses dites « chaudes » dans le voisinage du pont Saint-Louis.
Enfin, une troisième tombe au fond du ravin par la cascade, et s’écoule en partie par un aqueduc à arcades qu’on dit de construction romaine faisant travailler un moulin à olives, en partie par le lit de torrent.
Ce torrent déverse dans la mer le surplus des eaux non employées en arrosage et les eaux de pluie, dans les grandes averses. Des blanchisseuses en grand nombre l’utilisent.
L’irrigation des citronniers
L’eau de cette source, comme déjà mentionné, est une propriété.
En été, du 1er juin jusqu’au 15 septembre, elle est divisée par heures, chaque semaine, entre les propriétaires des terrasses.
Ainsi, l’un a une heure par semaine, l’autre deux, trois, quatre.
Ces services d’eau se vendent habituellement avec la terre parmi les habitants du pays.
Sans eau ils n’achètent pas, car sans eau l’été, on ne peut cultiver le citronnier.
Si on n’a pas de prise sur une source, il faut, pour cette culture, faire des réservoirs assez grands pour emmagasiner, lors des pluies du printemps, la quantité d’eau nécessaire pour l’arrosage de tout l’été. »
Partage des eaux à Menton est un texte trouvé dans le livre « La Méditerranée, la rivière de Gênes et Menton » de Jacques-Henri Bennet, publié en 1880.