Libération de Monaco en 1944 est un récit qui décrit la principauté après sa libération des troupes allemandes.
» Monte-Carlo est vide.
Les jardins aux fleurs éternellement épanouies et renouvelées chaque jour, aux palmiers d’un vert lavé à neuf, aux lauriers roses, aux orangers divins, sont à présent tristes et moins brillants.
La superbe de cette capitale de luxe libérée le 3 septembre 1944 est atteinte !
Voyez les vieux gentlemen qui finissent d’user des costumes de golf qui ont dix ans d’âge, et ces vieilles dames peinturlurées qui sont attifées à la mode d’un lointain passé et se promènent en caquetant et en se chauffant au soleil chaud encore.
Le Café de Paris lui-même n’est-il pas devenu un lieu de distribution de soupes populaires ? Et l’ocre et le rose des façades est par trop délavé, maintenant.
Les vitres et les glaces des grands magasins chic sont réduits en miettes et de vagues clôtures, faites de planches hâtivement assemblées, ferment plus ou moins bien ce que furent des salons de mode, de thé, de coiffure ou de beauté.
Le pauvre petit bureau de poste, à côté du casino, d’où le monde entier expédiait hier encore des cartes-souvenirs, n’a plus qu’une façade qui ressemble à une écumoire, et tient debout par un prodige.
Même le port de Monaco est blessé de guerre. »
Libération de Monaco en 1944 est un texte tiré du journal « La France libre » du 26 octobre 1944.