Baguette magique sur Juan-les-Pins est un article qui raconte comment le tourisme a transformé ce paisible hameau.
« Juan-les-Pins, il n ‘y a pas bien longtemps n’était qu’un champêtre hameau d Antibes, cité célèbre au temps plutôt lointain des Phéniciens et c’est maintenant le séjour estival le plus couru de France.
Les artistes de tout genre connaissaient bien cet adorable site dont rêvent maintenant tous les citoyens en mal de déplacement.
Ils aimaient y vagabonder — et n’ont d ailleurs pas cessé — en amoureux fidèles de sa beauté naturelle, de son .éblouissant soleil, de la caresse de ses flots bleus rêvant parmi les massifs de fleurs odorantes à l’ombre d’élégants pins-parasols, d’exotiques palmiers et de mimosas délicatement parfumés.
Et voici que d’un coup de sa baguette magique, quelque fée bienfaisante met Juan-les-Pins en vedette.
Ainsi, sur une colline rocheuse du bord de mer se dresse la massive silhouette de l’hôtel Le Provençal, flanqué du plus charmant des casinos entouré de parcs attrayants et de squares aux vasques précieuses, de gaies villas, de rougeoyants courts de tennis, de joyeux dancings.
Les dernières modes des grands couturiers, les nouvelles chansons des vedettes y affrontent un public exigeant.
Des peintres de talent, les Van Dongen, les Domergue y cherchent l’inspiration de la beauté féminine.
Les producteurs de films y tournent sans arrêt.
Les sportifs s’en donnent à coeur joie.
On y rencontre tout ce qui a un nom dans le monde des arts, de la politique, et sur le boulevard du Littoral, un public avide cherche à reconnaître Maurice Chevalier, Paulette Goddard, Lilian Harvey, Charlie Chaplin, Elvire Popesco, Jacques Feyder, Maurice Curnonsky, les Mollison, Henri Farman, Mistinguett et cent autres, dont les moins curieux ne sont pas les maharajahs et leur suite nombreuse et bariolée. »
Baguette magique sur Juan-les-Pins est un texte tiré du journal « L’Éclaireur illustré » du 1er juillet 1937.