Se baigner à Monaco est un récit quelque peu satirique sur la Société des Bains de Mer.
» On sait qu’il est admis à Monaco que le jeu n’est que l’accessoire, un accessoire dont personne ne parle, quoique tout le monde y pense !
N’allez pas croire qu’il existe dans la Principauté une Société des jeux ! Ce serait une grande erreur.
Il y existe une Société des Bains de Mer, fondée dans le seul dessein de profiter d’un climat exceptionnel en permettant aux malades de se baigner au cœur de l’hiver.
Cette Société possède un grand établissement à la Condamine ; il n’y en a nulle part de mieux outillé ; vous y trouverez toutes les variétés de baignoires et de douches, douches d’eau froide et douches d’eau chaude, douches excitantes pour le commencement du traitement, douches calmantes pour la fin, si, par grand hasard, le régime auquel on a été soumis a exercé une action trop vive sur le système nerveux.
D’ailleurs, la Société étant pleine de sollicitude pour les baigneurs et n’ignorant pas que les distractions sont indispensables au rétablissement de leur santé, leur offre les plaisirs sains et fortifiants de la musique classique sur la colline de Monte-Carlo, au grand air, en pleine lumière, en face d’un des plus beaux panoramas du monde.
Et si cela ne leur suffit pas, la Société, toujours prévoyante, leur a préparé une grande salle de promenade, avec des banquettes tout autour et, au milieu, des tables où l’on peut s’arrêter un instant à regarder une roulette et un jeu de cartes qui résolvent admirablement le problème du mouvement perpétuel. »
Se baigner à Monaco est un texte extrait du livre « Les stations d’hiver de la Méditerranée » de Gabriel Charmes et date de 1885.