L’eau sale de Nice est une histoire qui rappelle que la ville n’a pas toujours été d’une propreté exemplaire.
» Décidément Nice, que les affiches et les journaux intéressés nous vantent tant, est loin de répondre au torrent d’éloges que la publicité lui fait.
Ainsi, l’auteur bien connu, Alphonse Karr, dont la partialité pour la cité niçoise n’est un mystère pour personne, donnent-il des détails peu ragoutants ans sa revue « Les guêpes ».
Nice conserve dans la partie la plus fréquentée un cloaque immonde au-dessus duquel les oiseaux n’osent pas passer dans la crainte d’être asphyxiés, et qui fait faire aux promeneurs un long détour pour l’éviter.
La ville entière est traversée par le torrent du Paillon —ce torrent qui, les jours d’orage, roule des eaux furieuses, ne présente le plus souvent aux yeux que des chèvres qui y broutent et du linge qui y sèche.
A son embouchure seule, s’étend une flaque infecte produite par les égouts de la ville, qui s’y donnent rendez-vous.
La mer amoncelle un mur de galets qui emprisonne ce marais fangeux et pestiféré et l’empêche de s’écouler.
Cette mare infecte a un usage qu’il vous serait impossible de deviner et difficile de croire, même après que je vous l’aurai dit : C’est là qu’on lave, en grande partie, le linge de la ville, qui n’a pas de lavoirs publics. »
L’eau sale de Nice est un texte trouvé dans le journal « L’Écho des Pyrénées » du 18 février 1875.