Refoulement d’immigrés par Monaco est une histoire qui écrit une filière de passage depuis l’Italie.
» Le lamentable exode des israélites chassés d’Italie continue à la frontière franco-italienne.
Hier matin, onze personnes et un enfant ont réussi à débarquer près du port de Monaco, après avoir passé six heures sur une barque à rames à moitié emplie d’eau.
Venant de La Mortola, petit hameau près de la frontière du Pont Saint-Louis, huit femmes, trois hommes et un enfant abordaient, hier matin, vers 4 h., sur la terre monégasque, sur les rochers situés sous le chemin des Pêcheurs, près de l’usine à gaz.
Ces douze passagers clandestins, une fois débarqués, montèrent par les jardins de Saint-Martin jusque sur le Vieux-Rocher.
Arrivés à la Porte Neuve, ils furent interpellés par l’agent de service qui, devant leur attitude embarrassée, les conduisit au commissariat de police.
Prévenu immédiatement, M. André Paré, commissaire de police, se rendit à son commissariat et procéda à l’interrogatoire des douze Israélites.
Ceux- ci, de nationalité ex-autrichienne, lui déclarèrent avoir quitté l’Italie mercredi vers 22 heures, à bord d’une barque de huit mètres de long, conduite par quatre rameurs de nationalité italienne.
Ceux-ci, à peine leurs passagers débarqués, ont regagné le large et les côtes italiennes.
Après avoir été restaurés, ces douze malheureux ont été refoulés en territoire français, à la frontière de Saint- Roman.
De là, ils furent conduits à Menton, au poste de gendarmerie où, après un rapide examen de situation, les nouveaux apatrides ont été dirigés vers le Pont Saint-Louis et refoulés en Italie. »
Refoulement d’immigrés par Monaco est un texte trouvé dans le journal « Le Radical de Marseille » du 28 juillet 1939.