Naufrage d’une frégate à Villefranche décrit comment un bateau français a coulé à pic dans ce port pendant une tempête.
« Il y a quelques jours, le 30 octobre, il s’éleva un ouragan terrible dans les mers du Comté de Nice.
Un vaisseau de guerre anglais vint chercher asile dans le port de Villefranche, et trouva le moyen de s’y ancrer dans une position favorable.
Deux heures après, deux vaisseaux de guerre français, l’un de soixante-quatre canons, l’autre de moindre force, et une frégate, déjà fort maltraités par le mauvais temps, entrèrent dans le même port.
Ces vaisseaux n’eurent, ni le temps, ni la liberté de bien choisir leur mouillage, et ils furent obligés de jeter l’ancre dans un endroit du port parsemé de rochers à fleur d’eau, et exposé au vent qui soufflait toujours avec la plus grande violence.
Le chevalier de Blonay, commandant de la Marine, envoya sur le champ les chaloupes du port de Villefranche, pour avertir le commandant français du danger de sa situation, et lui porter du secours.
Mais ces chaloupes arrivèrent trop tard pour la frégate, qui s’était déjà brisée contre les rochers, et qui avait coulé à fond.
Elles sauvèrent cependant ceux de l’équipage, qui eurent la force de lutter quelque temps contre les vagues.
Le capitaine du vaisseau anglais s’empressa ainsi d’envoyer ses chaloupes pour secourir les vaisseaux français, et on remarque qu’elles n’ont pas peu contribué à sauver le vaisseau de soixante-quatre canons, qui s’est trouvé pendant quelque temps dans le plus imminent danger. »
Naufrage d’une frégate à Villefranche est une relation que l’on peut lire dans la “Gazette de France” du 15 novembre 1762.