Charles-Quint à l’eau dans le port de Villefranche raconte un épisode amusant pendant de difficiles négociations de paix avec François 1er.
En 1538, les relations entre la France et l’Espagne sont effectivement très tendues.
Alors, l’ancien évêque de Vence, le pape Paul III réunit François 1er et Charles-Quint à Nice, territoire jugé neutre car relevant de l’autorité du duc de Savoie.
Mais le roi et l’empereur vont soigneusement s’éviter.
En effet, le pape reçut, tour à tour, les visites des deux adversaires, mais ceux-ci ne furent jamais en présence.
Une trêve sera finalement signée à Sainte-Croix, devant le pape, mais par les émissaires des deux princes, le 18 juin.
Un incident amusant, relaté par un chroniqueur de l’époque, se déroula pendant les négociations, à l’occasion de la réception donnée par Charles-Quint aux dames françaises, sur sa galère, dans le port de Villefranche.
Le pont volant, qui y donnait accès, se brisa soudainement.
» Et tombèrent à l’eau l’empereur, le duc, les seigneurs et les dames, dont il y eut de bien baignées, et jusques au-dessus de la ceinture ; et furent au logis de l’empereur, où eurent chemises, chausses et autres vêtemens à changer ; d’autres n’avoient mouillé que le petit orteil « .
Cette trêve, finalement signée, ne durera que quelques années. Pendant ces négociations, le pape sera logé par les pères franciscains au couvent de Sainte Croix.
Plus tard, une Croix de Marbre sera élevée pour commémorer le souvenir de ces négociations entre les deux monarques les plus puissants de ce temps.
Charles-Quint à l’eau dans le port de Villefranche a été inspiré par le journal « L’Eclaireur du Dimanche » du 9 avril 1922.