La Poste à Monaco est un récit qui décrit de façon aigre-douce comment fonctionnait l’unique bureau de la Principauté.
» Dans toute la principauté de Monaco il n’existe qu’un bureau de poste, à Monaco même, de telle sorte que l’étranger qui habite Monte-Carlo ou le quartier des Moulins est obligé de faire 3 kilomètres à pied ou se fendre de 3 francs de voiture quand il a une lettre à recommander ou à retirer de cette complaisante aux amoureux, qu’on appelle la poste restante.
Mais si nous n’avons pas de bureau de poste à Monte-Carlo, nous avons un bureau de télégraphe.
Vous ne saisissez pas la nuance ?
Eh bien, le télégraphe sert à demander, sans retard, de l’argent pour remplacer celui qu’on vient de perdre au Casino !
L’absence du bureau de poste sous la main sert à ne pas pouvoir envoyer au pays l’argent qu’on a gagné et qu’on voudrait ne plus exposer sur le tapis.
On n’est pas bête à Monte Carlo.
Mais à quelque chose malheur est bon. Cette absence de boîte officielle sauve l’étranger de la grossièreté proverbiale des employés de l’autre côté du guichet. »
La Poste à Monaco est un texte délivré par la revue « La Coulisse » de 1880.