La forteresse de Vintimille est un récit qui décrit l’importance de cette place forte dans le dispositif défensif italien.
» Brusquement, après un parcours de plus de dix kilomètres, la route de la Corniche s’infléchit dans la direction sud-est et se trouve arrêtée devant une grille imposante, défendue par des fossés larges et profonds et par des remparts solides, et la forteresse de Vintimille, assise sur un vaste plateau de forme triangulaire, à 165 mètres d’altitude, montre ses murailles grisâtres et ses tours massives.
La citadelle de Vintimille
Cette enceinte fortifiée est protégée par une citadelle, qui couronne le sommet de la montagne et dont la plate-forme, point d’appui principal de la défense, couvre la route de la Corniche et commande l’embouchure de la Roya, le port et la rade.
Rien de plus pittoresque que la position menaçante de cette citadelle, placée comme une sentinelle avancée au pied de la vigoureuse charpente orographique qui sépare la France de l’Italie.
Le lit de la Roya, dominé par la hauteur de Vintimille, est en effet la véritable frontière naturelle de ces deux grands Etats.
Fantaisie de la frontière
La frontière du pont St Louis n’est qu’une ligne de démarcation fantaisiste, le produit de négociations hâtives et irréfléchies, le fruit d’un caprice diplomatique. La direction du génie militaire, si on l’a consultée à cette époque, n’a tenu compte ni de la position stratégique de la citadelle de Vintimille ni de la défense du littoral de Menton.
Aussi, il sera facile à la garnison de Vintimille de franchir, le lendemain d’une déclaration de guerre, la frontière ouverte du pont St Louis et de s’emparer, sans coup férir, de la ville de Menton et de son territoire. »
La forteresse de Vintimille est un texte découvert dans la revue « Le Mémorial diplomatique » du 7 janvier 1882.
Une suite à ce récit s’intitule « La ville déchue de Vintimille ».