Du séparatisme et de la presse à Nice est un récit qui raconte l’influence des journaux locaux sur la population niçoise.
« L’Eclaireur de Nice, dit un de ses journalistes M. Pierre Borel, fut fondé en 1881 par M. M. Gautier, le pasteur Pilatte et Corinaldi.
Le Phare de Nice était déjà leur œuvre et le premier journal français qui parut à Nice après l’annexion.
L’Eclaireur fut, dès son début, un journal républicain, indépendant de toute coterie locale, résolument français et patriote.
L’Eclaireur représentait l’élément français dans la lutte contre le séparatisme dont se servaient d’ailleurs certains hommes politiques pour leurs intérêts électoraux.
Il n’y eut jamais à Nice de séparatisme nettement avoué ; mais en 1870 un préfet avait déjà soulevé, par des mesures inopportunes, certains mécontentements et provoqué un état d’esprit qui, sans être très dangereux pour la France, entretenait dans certaines familles mi-italiennes et françaises des regrets de l’Italie.
Les liens qui unissaient le Comté de Nice à la France se relâchaient donc.
C’est grâce à l’attitude vigilante de l’Éclaireur que le séparatisme ne resta que la vague aspiration d’une minorité et fut complètement maîtrisé.
Un journal rédigé en italien, Il Pensiero, excitait les frondeurs et les mécontents. Mais ce gallophobe fut supprimé.
Aujourd’hui, nous sommes italophiles et faisons l’impossible pour dissiper les malentendus que l’on cherche à élever entre les deux nations latines. »
Du séparatisme et de la presse à Nice est un texte tiré de la “Revue des deux mondes” de mai 1929.