Sur le yacht d’Alexandre Dumas à Nice est un article qui dépeint le luxe du bateau du grand écrivain. Mais aussi la cour qui l’entoure.
LA COUR DE L’ECRIVAIN SUR LE YACHT
“Quand j’arrivai à bord, le pont, le salon, le boudoir particulier d’Alexandre Dumas, étaient encombrés de monde. On se serait presque cru sur le boulevard des Italiens un jour de grande fête.
Partout, c’étaient des robes blanches ornées de riches broderies, des cachemires sans prix, et même de petites mains gantées de Suède qui tenaient des ombrelles sculptées valant une fortune.
Car le cadre valait bien le tableau. Et réciproquement.
Le yacht d’Alexandre Dumas est un bijou à mettre sur une étagère: le courbari, le palissandre, les bois des iles les plus précieux, y sont prodigués.
Le pont est blanc et lisse comme une pièce de satin déroulée à terre. Et des satins brodés, russes et asiatiques, couvrent encore les bancs exposés à la pluie.
Au surplus, des sacs faits d’étoffes précieuses et contenant les meilleurs tabacs turcs sont pendus sous la main du premier venu, à côté des pipes à bouquins d’ambre, et les matelots sont vêtus comme des personnages de l’Embarquement pour Cythère.
UN YACHT DE LUXE
La pièce, relativement grande, qui sert de salon et de salle à manger, est entourée de divans de soie et occupée en grande partie par une table carrée sur laquelle ont été déjà achevés plus de volumes qu’il n’en fallait autrefois pour faire la réputation de deux écrivains.
Les panneaux de la boiserie, panneaux carrés disposés régulièrement et tendus de soie, sont remplis par de belles armes du Caucase aux fourreaux d’argent ciselé.
Un seul d’entre eux est d’ailleurs entièrement rempli par les croix et les ordres d’Alexandre Dumas. Parmi ces nobles joyaux, on remarque surtout la croix d’honneur portée et donnée à Dumas par l’empereur Alexandre.
Un étroit passage sépare le salon du petit boudoir. Des panneaux le divisent aussi. Mais ceux-ci sont ornés de délicieux tableaux peints par M. Régnier sur des planches d’érable et de citronnier.
Ce sont de légères figures mythologiques lancées en plein ciel, des nymphes, des déesses de la nuit, voire des divinités amoureuses agitant leurs pâles écharpes bleues.
Inutile de dire que les divans de soie se retrouvent, bien évidemment, dans cette cabine comme dans l’autre. En effet, il y en a partout ! Il y en a, de plus, sur le pont et il y en aurait aussi sur les vergues si un audacieux tapissier avait su les y installer.”
Sur le yacht d’Alexandre Dumas à Nice est extrait du livre ” La mer de Nice ” de Théodore de Banville, publié en 1861.
Le port de Nice offre également de nombreux points d’intérêt qui méritent une visite. C’est aussi un beau lieu de promenade pour sentir l’appel du large.