Coups de fusil à Monaco

par JMS
Coups de fusil à Monaco

Coups de fusil à Monaco est un article sur la pratique du tir aux pigeons vivants qui a attiré de nombreux hivernants sur la Riviera.

« De toutes les installations de tir aux pigeons connues, c’est assurément celle de Monte-Carlo qui est la plus étonnante.

Des shooters à Monaco

Chaque hiver, elle attire les premiers fusils du monde entier, qui viennent disputer les nombreux prix et les objets d’art offerts par l’administration des bains de Monaco.

Le stand construit en 1872 domine la mer sur laquelle il s’étend en terrasse offrant le plus ravissant coup d’œil qui se puisse imaginer.

Quand le vent souffle un peu fort ou que le soleil brille de tout son éclat, comme cela arrive souvent sous le beau ciel des rives de la Méditerranée, le tir n’est pas commode.

Une journée de tir aux pigeons donne une animation toute spéciale à Monte-Carlo.

D’abord, dès le matin, toutes les tables des grands hôtels, hôtel de Paris, Monte-Carlo Hôtel et autres, sont gardées pour les shooters qui doivent arriver de Nice, de Cannes, de Menton et de toutes les autres plages voisines.

Le tireur arrive généralement affamé ; il est vrai que, le matin, il mange peu. Il y en a même qui ne mangent pas du tout, pour ne pas être gênés par la digestion et tirer avec tous leurs moyens. Presque tous les sports, du reste, exigent avant tout la plus grande sobriété.

Des fusils à Monaco

Très curieuse, l’invasion des tireurs vers midi ; ils ont des tenues spéciales, des jaquettes taillées dans ces tissus d’Écosse qui sont faits de crins et de plumes d’animaux sauvages. Les couleurs sont encore plus bizarres que les étoffes et les coupes encore plus étranges que les couleurs, et avec cela des chapeaux cabossés, déformés, disloqués, usés. Il paraît que cela aide.

C’est surtout chic. Il y a des tireurs qui se signalent par des tics extraordinaires. J’en ai connu un qui se posait sur les jarrets et s’y balançait pendant deux secondes, après quoi il passait les mains sur les deux jambes de son pantalon pour bien les sécher, armait et épaulait, jouant de son fusil comme d’une clarinette. Tout cela avant de donner le signal en criant « Pull ! »

Coups de fusil à Monaco est un texte extrait du livre “Les sports à Paris” d’Albert de Saint-Albin, publié en 1889.

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