La jeune Catherine Ségurane à Nice est un récit qui raconte les premières années de la vie de l’héroïne niçoise.
» En l’an de grâce 1506, une fillette était donnée au ménage Ségurane.
C’étaient de braves artisans, qui gagnaient modestement leur vie.
Ils logeaient dans une de ces rues étroites de Nice, à l’abri de tous les vents, où l’air et le soleil ne pénètrent jamais. La petite, malgré ces mauvaises conditions grandit en santé.
Pour aider ses parents, dès qu’elle fut en âge, elle embrassa le métier de bugadiera (blanchisseuse), qui la conduisait, chaque jour, sur les rives caillouteuses du Paillon.
C’était une solide gaillarde, forte comme un cheval, taillée à coups de serpe, qui faisait l’admiration de ses compagnes par la facilité avec laquelle elle soulevait les plus lourds paquets de linge.
Sans aucune crainte pour sa vertu, elle allait, quand elle le pouvait, batifoler avec les galopins du voisinage.
D’humeur batailleuse, elle avait vite fait de remettre en place quiconque était tenté de franchir les bornes du respect. Au surplus, pourquoi ne pas l’avouer, bien peu devaient avoir cette tentation.
La solidité de sa charpente, la disgrâce de son visage, aux traits masculins, lui avaient, de bonne heure, fait attribuer le sobriquet de Maufaccia, qui équivaut au surnom français de maltournée et qui lui resta. »
La jeune Catherine Ségurane à Nice est un texte extrait du journal « Dimanche illustré » du 2 décembre 1934.
Cette histoire se prolonge avec un autre épisode intitulé « Sombres nuages sur l’héroïne de Nice ».