Mort du Pont-Vieux de Nice

par JMS
Mort du Pont-Vieux de Nice

Mort du Pont-Vieux de Nice rend hommage à cet ouvrage qui permettait de passer d’une rive à une autre du Paillon.

“Le Pont-Vieux est condamné.

Les arches inégales à la courbe charmante, les piles en prismes triangulaires qui se dressaient dans le lit du torrent, le tablier à la grêle balustrade et où passèrent tant de générations vont disparaître.

Le pont, qui fut si longtemps le seul trait-d’union joignant la ville aux maisons pressées de la rive gauche aux jardins et aux « campagnes » de la rive droite, maintenant hérissée de palaces, va faire place à un large square.

C’est le progrès.

Et, au demeurant, le vieux pont, s’il avait encore les reins solides, ne comptait plus ses pierres branlantes.

C’est, toutefois, un coin bien pittoresque et très « couleur locale » qui va disparaître.

Le vieux pont couleur de rouille au-dessus duquel s’enlevait la verdure nuancée des arbres du boulevard des Italiens, dominés par la silhouette, un peu massive de la tour Saint-François, faisait bien au milieu de la lumière ardente que réfléchissait le lit du Paillon, plus riche de cailloux que d’eau.

Les quelques filets d’eau qui serpentent au sein de cette étendue désertique formaient de sombres miroirs où s’allongeait l’image du pont et la silhouette des blanchisseuses qui lavaient, tordaient, rinçaient, essoraient linge et étoffes et les étendaient sur des cordes, pavoisant le Paillon de blancheurs éblouissantes.”

Mort du Pont-Vieux de Nice est un extrait du journal “L’Eclaireur du dimanche” du 15 mai 1921.

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