La vieille dame indigne de Monaco est un récit qui raconte comment un portefeuille trouvé a fait son bonheur avant de faire son malheur.
” Il y a de cela plus de quinze mois, que le caissier de la banque de Monte-Carlo se faisait conduire, en voiture à cheval à la gare de Monaco pour aller à Nice.
Un grand portefeuille contenant 73.000 francs était posé sur la banquette devant lui.
Il a disparu de là, sans que ni le caissier, ni le cocher aient rien remarqué.
Le caissier connu par sa haute probité ne pouvait être soupçonné par personne ; l’affaire n’en était pas moins très désagréable.
On a tout fait pour retrouver l’objet perdu ! Une récompense de 5.000 francs a été affichée, plusieurs individus suspects ont été filés jusqu’à Paris, et la police avait toujours un œil ouvert sur cette affaire.
Eh bien ! au bout de quinze mois, on vient de retrouver le portefeuille et, ô prodige I presque intact.
Le portefeuille avait glissé inaperçu de la banquette de la voiture à cheval par terre et il a été ramassé par une vieille femme, qui vivait pauvrement aux Moulins !
Elle préférait garder le tout que de l’échanger contre 5,000 francs !
Pendant plusieurs mois, elle n’a pas bougé.
Elle a laissé éclater plus tard une grande joie, en disant qu’elle venait de gagner 8,000 francs à la petite loterie d’Italie. Elle voulait de cette manière justifier les dépenses inusitées quelle commençait à faire ; mais la police, habilement dirigée par son chef, n’a pas donné dans ce panneau.
On a fini par découvrir le pot aux roses.
Le portefeuille contenait encore 64.000 francs. Voilà une chance !”
La vieille dame indigne de Monaco est un texte trouvé dans la revue “La Coulisse” du 23 mai 1879.