Princesse du jeu à Monaco raconte l’addiction d’une aristocrate russe pour le tapis vert du Casino de Monte-Carlo.
“La princesse Souvaroff est une belle et adorable femme, grande, mince, d’une élégante tournure, qui passe ici tous les hivers, partageant son temps entre Nice et Monaco.
Ici, à Nice, les réunions, où l’on joue la comédie, où l’on chante, où l’on danse.
Là-bas, à Monaco, la roulette et le trente-et-quarante, car la princesse adore le jeu.
Rassurez-vous !
Ce n’est point une joueuse proprement dite, c’est une princesse qui joue, saisissez la nuance !
Près de la roulette ou du Trente et Quarante, où elle joue également le maximum, elle reste debout, n’ôte jamais ses gants, et perd ou gagne avec l’indifférence la plus parfaite.
Je l’ai vue faire à la roulette une séance de 5 ou 6 heures sans s’asseoir, chose horriblement fatigante lorsqu’on joue sur les numéros.
Un homme de peine qu’on chargerait de ce travail ne pourrait pas y résister.
Ah ! comme Alphonse Karr avait raison quand il écrivait que, si l’on forçait un commissionnaire à mener tout l’hiver la vie d’une femme du monde, frêle et pâle, le pauvre homme succomberait avant la fin de la saison.”
Princesse du jeu à Monaco est une histoire issue du courrier des lecteurs du Figaro du 15 décembre 1868.