Les Sarrazins à Beaulieu est un article qui rappelle la longue période d’insécurité subie par la ville.
» La terreur des Sarrazins avait fait abandonner les rivages à Beaulieu, à Nice comme partout.
Les populations se réfugiaient sur les hauteurs, dans les forêts et y menaient la plus misérable des vies.
Cela dura un siècle et demi, de 730, date où commencèrent les incursions des Sarrazins, jusqu’en 880.
A cette époque, Boson, beau frère de l’empereur Charles- le-Chauve, descendant de Charlemagne, se fit proclamer roi de Provence dans un concile.
Il justifia cette élection par sa vaillance, et se préoccupa surtout de protéger les populations maritimes contre les pirates sarrazins.
Par ses soins, des tours-vigies furent édifiées sur plusieurs points du rivage ou sur des hauteurs dominant la mer.
Une de ces tours s’éleva au Montboron pour signaler aux Niçois l’approche des barbaresques, et c’est ainsi qu’est resté le nom de Mont-de-Boson, dont on a fait Mont Boron.
Une autre tour fut édifiée à Beaulieu, qui s’appela tour de Boson, puis tour de Bosio.
Alors, à l’abri de cette tour, l’ancienne église Sainte-Marie de Beaulieu fut relevée ; la culture des campagnes fut reprise.
En cas de danger, signalé par la vigie, les personnes qui se trouvaient dans l’église ou aux champs se réfugiaient dans la tour.
Au XIème siècle seulement, le pays fut définitivement délivré des Sarrazins.
La vie normale reprit. Les campagnes de Beaulieu se repeuplèrent de cultivateurs et de pêcheurs descendus de la colline Saint-Michel. »
Les Sarrazins à Beaulieu est un texte tiré du journal « La Semaine niçoise » du 12 mars 1903.