Mauvaises odeurs autour de Catherine Ségurane est un texte qui relate le peu de respect manifestée par les niçois à l’égard de leur héroïne.
» La ville de Nice, bâtie en partie sur le rivage, en partie adossée à un énorme rocher, se partage en ville vieille et en ville neuve.
La première est obscure et monstrueuse.
Dans la seconde, on voit de belles rues, des maisons d’une architecture élégante, de grandes places, comme celles de Victor, de Saint-Dominique.
Il y a aussi une terrasse spacieuse qui règne sur le bord de la mer, et au-dessous un cours planté de deux rangées d’arbres.
Une mauvaise statue de la Ségurane
On a érigé au milieu de cette promenade une mauvaise statue à la fameuse Catherine Ségurane, héroïne de Nice. Pour se former une idée combien cette statue est peu de chose, il faut l’avoir vue.
Ce monument, consacré par la reconnaissance à une femme valeureuse, qui, en 1543, sauva sa patrie de la fureur de Barberousse, d’une femme qui repoussa les Turcs, et leur enleva un drapeau de sa propre main, est une méchante moulure en plâtre, déjà dégradée, quoique toute récente.
Un manque de respect des niçois
Une eau croupissante, dont l’odeur fétide repousse le spectateur, environne le piédestal.
C’est insulter aux morts illustres que de leur ériger des trophées aussi indignes de leur gloire.
De cette terrasse, battue par les vagues, on distingue les montagnes de la Corse, à quarante lieues de distance.
Les remparts de la ville forment une autre promenade, qui n’est pas sans intérêt, tant par elle-même que par la vue dont on y jouit. »
Mauvaises odeurs autour de Catherine Ségurane est un extrait du livre « Beauté de la Savoie » de Pierre-Jean-Baptiste Nougaret publié en 1818.