Promenade dans le Haut-de-Cagnes est un texte qui revèle tout le charme de ce vieux quartier dominé par son château.
” S’il vous est arrivé de suivre la route nationale qui conduit d’Antibes à Nice, vous n’aurez pas été sans remarquer, sur votre gauche, à mi-distance entre ces deux villes, un pittoresque village aérien dont les maisons en terrasses descendent jusqu’au bas de la colline.
Ce village coiffe tout un cône et, à son sommet, pointe la tour crénelée d’un château.
Peut-être avez-vous hésité à quitter la route au niveau de la mer pour entreprendre la montée de cet Olympe.
Elle n’est pas aisée.
Vous pouvez la faire en voiture, par deux voies assez dissimulées.
Si vous l’entreprenez à pied par la rue principale du village, vous aurez l’avantage d’être plongé dès le bas de la côte dans la couleur locale du pays.
Plus vous approcherez du sommet, plus les jambes vous tireront.
Mais dites-vous bien que vous n’aurez pas à regretter, votre ascension.
Promenez-vous dans les ruelles du Haut-de-Cagnes et vous comprendrez tout de suite ce qui attire là, parmi ces pierres évocatrices, sous un tel ciel azuréen, les artistes et les amoureux de contemplation venus de tous les continents.
La vie locale, commerçante et paysanne, n’a sans doute guère changé d’aspect depuis le Moyen âge.
Le soir, les paysans reviennent des cultures environnantes, chargés de leurs paniers de récoltes et poussant leur petit âne devant eux.
Les anciennes boutiques se sont transformées, mais subsistent encore ces magnifiques parallélipipèdes de granit poli par les âges, étaux des anciennes échoppes.
Faites un effort d’imagination et peut-être, pour une reconstitution complète, arriverez-vous à voir tous ces habitants dans les costumes de leurs aïeux.”
Promenade dans le Haut-de-Cagnes est une relation découverte dans “La Revue du Touring-club de France” de janvier 1938.