Les décapités de Contes est une histoire qui rappelle comment un acte de brigandage a été sévèrement puni.
La marquise Françoise de Butler, fille du riche banquier Coults de Londres, qui avait passé l’hiver de 1815 à Nice, quitta la ville pour Turin le 21 mai à 9 heures, à cheval, accompagnée de personnes également montées.
Une heure après, trois voitures appartenant à la marquise, partaient pour l’Escarène, portant deux de ses enfants, cinq de ses domestiques et ses bagages.
Le propriétaire de l’Hôtel des Etrangers accompagnait ces véhicules.
A la Fount-de-Jarrié, près de Contes, huit brigands déguisés se précipitèrent sur le convoi.
Les voyageurs durent se coucher sur le chemin le ventre à terre, pendant que les bagages étaient fouillés.
Une caisse contenant des bijoux et 60.000 francs, en tout une fortune de 300.000 francs fut emportée avec quelques bouteilles de rhum, dont s’abreuvèrent copieusement les criminels, ce qui permit à la justice bientôt alertée de retrouver cinq des coupables.
Trois d’entre eux furent condamnés à mort, par sentence du Sénat, le 9 juin 1815, qui ordonna la décapitation des brigands avec exposition de deux têtes sur la fourche patibulaire et de l’autre sur un poteau planté au lieu du crime.
La tête fut en effet placée sur la pointe d’un poteau au bord de la route, du côté du vallon.
On dit que la barbe crût de deux doigts ; mais comme ce spectacle faisait peur aux passants, surtout aux femmes et aux enfants, un temps écoulé, Jean-Honoré Camous et Jérôme Brocart, tous deux du hameau de Sclos de Contes, renversèrent le poteau.
La tête alla rouler dans le vallon où elle resta, sans que personne n’y touchât ; les eaux finirent par l’emporter.
Et la justice eut le bon esprit de ne pas rechercher les auteurs de ce délit. »
Les décapités de Contes est une histoire inspirée par le livre « Le crime de Fouont-de-Jarrié » de Guillaume Boréa, publié en 1914.