Sous-papes pour Monaco est le dernier épisode d’une histoire intitulée « Le Saint-Esprit à Monaco » qui décrit avec sarcasme le mariage et le divorce d’Albert 1er.
» La princesse Marie de Monaco défera son cas à notre ami, le pape Léon n° 13 (mauvais nombre).
Celui-ci institua immédiatement un tribunal composé de cinq cardinaux.
– Messeigneurs, leur dit-il, la situation est tellement tendue qu’elle menace d’éclater, mais j’aime à croire que cinq sous-papes suffiront pour empêcher l’explosion.
Après avoir beaucoup ri de ce trait d’esprit pontifical, les juges vaticanards se firent présenter toutes les pièces du procès et les examinèrent à fond.
Après un grand nombre d’interrogatoires très minutieux sur un sujet tant soit peu délicat pour des frocards ayant fait vœu de chasteté, ils ont fini par accoucher d’une sentence dont voici le résumé fidèle :
» Attendu qua l’indissolubilité du mariage est un principe reconnu par l’Eglise, mais que les lois ecclésiastiques sont faites pour les simptes pékins et non pour les princes ;
Attendu, cependant, que. si nous sommes des farceurs il ne nous convient pas de le crier sur les toits ;
Considérant qu’un fils est né de l’union du prince et de la princesse de Monaco;
Que, si cette circonstance peut être invoquée par des libres-penseurs, comme preuve que ie mariage a été consommé, cette prétendue preuve n’a aucune valeur à nos yeux.
Attendu, enfin, que si ce raisonnement est absurde, une s absurdité de plus ne grossira guère notre bagage.
Déclarons :
Le prince et la princesse de Monaco n’ont jamais été mariés.
Néanmoins, leur enfant est légitime, ayant été fait par l’opération du Saint-Esprit.
Fait à Rome, le…………..1880. »
Sous-papes à Monaco est le dernier épisode de l’histoire intitulée « Le Saint-Esprit à Monaco », publiée dans le livre « Les friponneries religieuses » par Léo Taxil et Alfred Paulon en 1880.