Le roi des Belges sur la Côte d’Azur est un récit qui raconte l’affairisme de ce souverain.
» Nizza-la-Bella, comme ils disent, les chroniqueurs.
Les rois et les reines aussi ont fêté, à leur façon, cette ville d’amour et ses alentours.
La lourde Victoria, — the old Queen — promenait, tous les hivers, son âne et, Léopold II , qui était le roi des Belges, y réalisa de bonnes affaires.
Et il y a toujours, ici, de bonnes affaires qui se présentent, puisque ce qui vient de la flûte s’en va tôt ou tard par le tambour.
Si la Reine-Éternelle, chipotière, s’en tenait à sa liste civile, Léopold lui, avisé et rapace, achetait du terrain partout.
Tapi dans sa fausse bonhomie, au milieu du cap Ferrat, ses rabatteurs informaient le roi des terrains à vendre ; et, aussitôt, il prenait ses lunettes, et tout en caressant sa soyeuse barbe, il mettait enchère.
Retors, malin, rusé, cruel et fourbe, quand il le fallait, on ne lui arrachait jamais le morceau sur lequel il avait abattu sa main délicatement velue.
Son cœur était un comptoir bien organisé, divisé en petites cases contenant le détail de ses opérations en France, au Congo et en Belgique.
Ailleurs, c’étaient des hommes de paille qui opéraient.
Ce Roi-là donnait, à qui le voyait, irrésistiblement, le goût des marchés. »
Le roi des Belges sur la Côte d’Azur est un extrait du livre « La terre frottée d’ail » de Gustave Coquiot, publié en 1926.