Vente d’enfants à Nice est une histoire qui raconte une pratique semblant datée du Comté de Nice.
” Un matin de printemps une dame, lady Widley, accompagnée d’une certaine madame Bourrache, sage-femme pratiquant anciennement à Nice, proposa à des paysans de la Corniche d’emmener leurs petites.
Elle appuya sa proposition d’offres réelles.
Lady Widley, veuve sans enfants, par une de ces lubies excentriques familières aux gens de sa nation, avait été charmée de la gentillesse coquette de Rose et de la beauté sauvage de Marguerite ; et dès ce moment elle avait décidé de se les approprier.
Le marché fut longuement débattu ; ce finaud de paysan enchérissait au fur et à mesure que le désir de l’Anglaise, irrité par les obstacles, semblait prendre des racines plus vivaces.
Pourtant on finit par s’entendre.
Et les deux jumelles passèrent pour une troisième fois entre des mains étrangères.
L’acte de vente fut dressé selon toutes les règles et l’argent compté contre un reçu.
Grâce à la rapacité de madame Bourrache, lady Widley acheta donc, au prix modique de vingt-cinq livres sterling, les deux ravissantes petites bastardones, Marguerite et Rose Charité.”
L’auteur du livre ajoute que ” si quelqu’un de nos lecteurs doutait de la possibilité d’un tel fait, qu’il s’informe à Nice, et chacun lui répondra qu’avant l’annexion la vente des enfants abandonnés s’effectuait par leurs pères nourriciers, sans contrôle possible de la part de l’administration.
Comme preuve à l’appui de notre véridique récit, nous pouvons citer un acte authentique, constatant un marché de ce genre ; acte qui se trouve actuellement encore dans un dossier de l’étude d’un des avoués les plus connus de Nice, place du Lycée.”
Vente d’enfants à Nice est un texte découvert dans les « Confessions d’un commis-voyageur », par Léon de Marancour, publiées en 1865.