Fin de servitude à Monaco est un récit qui raconte un procès relatif à une atteinte à la vue mer.
” La pensionnaire de la Comédie française, Mlle Rachel Boyer, possède en plein centre de Monte-Carlo, au square Beaumarchais, tout près du palais des Beaux-arts et des grands hôtels, une somptueuse villa, la Villa Beaumarchais, qui vient d’être privée de la vue de la mer par une annexe d’un hôtel récemment construit.
Mlle Rachel Boyer, a intenté un procès à la Société des bains de mer de Monaco, demandant la démolition de cet immeuble qui vaut une dizaine de millions.
A l’appui de sa demande, Mlle Racher Boyer prétend que cette construction a été élevée en violation d’une servitude de non aedificandi établie par la Société des bains de mer au profit de la villa construite en 1877 par M. de Villemessant, le directeur du journal Le Figaro.
Elle soutient que cette servitude était la compensation d’une cession de terrain consentie à la société pour lui permettre l’ouverture de deux avenues.
La société répond que la servitude dont il est question ne grève qu’un square bien délimité et non le terrain sur lequel a été élevé l’immeuble objet du litige ; qu’au surplus, la cession de terrain faite par M. de Villemessant était largement compensée par l’ouverture des deux avenues qui ont donné à sa propriété une plus-value énorme.
Le tribunal a adopté hier la thèse de la Société des bains de mer ; il a rendu son jugement, déboutant Mlle Rachel Boyer et la condamnant aux dépens.”
Fin de servitude à Monaco est un texte troué dans le journal “Le Temps” du 12 mai 1928.