Trahison d’un député niçois

par JMS
Trahison d'un député niçois

Trahison d’un député niçois est un récit qui raconte comment cet élu a souhaité le retour du comté de Nice à l’Italie.

” Le conseil général des Alpes-Maritimes, en terminant ses travaux, s’est séparé avant-hier soir aux cris de Vive la France !

Ce conseil ne se livre guère d’ordinaire à ces sortes de manifestations, mais cette fois-ci, il avait une raison puissante pour agir ainsi.

Nous le félicitons d’avoir saisi l’occasion favorable pour montrer son patriotisme et le mettre en regard des étranges sentiments qu’un député français, M. Piccon, vient de manifester à l’égard de la France dans un banquet donné à Nice dimanche dernier, à l’occasion de l’inauguration du chemin de fer de Nice à Coni.

M. Piccon est l’un des représentants du département des Alpes-Maritimes.

Lors de l‘annexion de Nice à la France en 1860, il vota pour cette annexion et se fit volontairement Français, par conséquent.

Quel a donc été l’étonnement des habitants de Nice lorsque, lors du banquet, le député français prononça en italien un discours dans lequel se trouve ce passage :

En présence de ces chers compatriotes italiens, mon cœur tressaille de joie et je sens renaitre en moi toutes mes aspirations, tous mes sentiments italiens. J’ai la ferme confiance que, dans un temps que je ne crois pas éloigné, cette belle Nice, victime de l’indépendance italienne, reviendra à sa vraie patrie. Pour cela, je serai prêt à sacrifier tous mes intérêts et ma famine, et vous savez si je l’aime. Si, dans ce beau jour je n’étais plus de ce monde pour saluer le retour de Nice à la mère patrie, mes cendres électrisées, j’en suis certain, renaitraient pour me permettre de prendre part à la fête commune !

On comprend l’effet que durent produire de telles paroles sortant de la bouche d’un député français.

Cet effet fut foudroyant à Nice, et tous les journaux français, sans exception de nuances ou de parti, se sont mis à flétrir la conduite de ce député, qui vient purement et simplement de faire acte de trahison.”

Trahison d’un député niçois est un texte tiré du journal “La Petite presse” du 26 avril 1874.

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