Spéculation sur le blé à Monaco est un récit qui raconte l’ingéniosité d’un prince pour pressurer ses sujets.
» Le Prince de Monaco, Honoré V, fit preuve d’une grande imagination pour tirer un revenu plus conséquent de ses 8.000 sujets.
La spéculation à laquelle Honoré V se livra sur les blés, témoigne notamment de son esprit inventif : moyennant 60.000 francs qu’il recevait par an d’un industriel de Meaux, celui-ci jouissait du droit exclusif d’approvisionner de blé les habitants de la principauté.
Il était rigoureusement interdit de fabriquer du pain avec toute autre farine que celle qui provenait des greniers de l’étranger.
Chaque famille suspectée de ne pas consommer une quantité suffisante de pain était soumise aux perquisitions les plus rigoureuses, et toute infraction punie d’une amende de 500 francs on d’un emprisonnement de deux mois.
Il est facile de se faire une idée des abus que devait entraîner un semblable état de choses.
Toutes les farines avariées, tous les rebuts étaient achetés et livrés par le gouvernement à la consommation ; il en résultait un pain d’une qualité détestable et préjudiciable à la santé.
Les plaintes, ne pouvant arriver jusqu’au prince, presque toujours à Paris, et d’ailleurs, entouré de mauvais conseillers, restaient sans effet. »
Spéculation sur le blé à Monaco est un texte trouvé dans le livre « Souvenirs de voyage d’un Provinois dans le nord de l’Italie : années 1856-1858 » d’Émile Bourquelot, édité en 1859.