« Bonaparte arrêté à Nice relate les circonstances de son internement dans la prison de la ville.
Le 9 thermidor (27 juillet 1794) voit la chute de Robespierre.
Dans cette période troublée, Bonaparte qui séjournait à Nice depuis le 27 mars 1794 fut inquiété et même arrêté le 19 thermidor (6 août 1794), sur ordre des représentants du peuple, les citoyens Salicetti, Albitte et Laporte.
L’arrêté dispose que :
« Considérant que le général Bonaparte, commandant en chef l’artillerie de l’armée d’Italie, a totalement perdu leur confiance par la conduite la plus suspecte, et surtout par le voyage qu’il a dernièrement fait à Gênes, arrêtent ce qui suit :
» Le général de brigade Bonaparte, commandant en chef l’artillerie de l’armée d’Italie, est provisoirement suspendu de ses fonctions.
Il sera, par les soins et sous la responsabilité du général en chef de ladite armée, mis en état d’arrestation et traduit au comité de salut public à Paris, sous bonne et sûre escorte.
Les scellés seront apposés sur tous ses papiers et effets, dont il sera fait inventaire par des commissaires qui seront nommés sur les lieux, par les représentais du peuple Salicetti et Albitte, et tous ceux desdits papiers qui seront trouvés suspects seront envoyés au comité de salut public. »
Il protesta, par écrit, avec vigueur, en rappelant que le séjour incriminé à Gênes lui avait été ordonné par les représentants de la République d’alors.
Sa protestation et peut-être des éléments nouveaux sur sa loyauté à l’égard de la République firent que les représentants du peuple prirent le 3 fructidor (20 août 1794), à Nice, un arrêté qui le libérait. »
Bonaparte arrêté à Nice est un texte extrait du Mercure de France de 1829.