Le général François Mireur et la Marseillaise raconte un événement qui s’est passé sur la route Napoléon pendant le vol de l’Aigle.
« Deux anciens militaires de l’endroit, le sergent-major Alexandre Olivier et le cavalier Jean Melon, se joignent à la Garde impériale, qui arrive à Escragnolles, humble village de la montagne.
Le curé Chiris fait servir à Napoléon une collation.
Un brave parmi les braves
C’est dans ce pays qu’était né le général François Mireur, celui-là même qui, le premier, avait fait entendre, au club de la rue Thubaneau, à Marseille, le chant de l’Armée du Rhin.
Il sera propagé par le bataillon marseillais du 10 août 1792, dans sa marche sur Paris, et deviendra la Marseillaise.
Mireur, docteur en médecine, avait voulu servir en qualité de simple soldat, en 1792. Ainsi, il s’était engagé volontairement dans le bataillon de l’Hérault, et avait conquis en cinq ans le grade de général de brigade,
Dans le conseil de guerre tenu à Damanhour, il fut le seul des officiers généraux présents à ne pas opiner dans le même sens que le commandant de l’expédition d’Egypte.
En effet, il déconseilla de s’enfoncer dans le désert avant l’arrivée d’une division de renfort.
Une mort héroïque
Bonaparte lui reprochant cet avis comme un manque de courage personnel, Mireur poussa son cheval à l’extrême avant-garde et fut assassiné le lendemain par des Bédouins.
Voici en quels termes, dans sa lettre du 24 juillet 1798 au Directoire, le chef du corps expéditionnaire Bonaparte, reconnaissant ses torts, annonce la mort de ce téméraire Mireur :
« La République fait une perte réelle ; c’était un des généraux les plus braves que je connusse. »
Napoléon demanda à l’abbé Chiris si la mère de Mireur vivait ; sur sa réponse affirmative, il se fit alors conduire chez elle, lui prodigua ses condoléances et laissa à cette pauvre femme un rouleau de cinq cents francs. »
Extrait du journal « Le Figaro » du 3 mars 1928.
Le général François Mireur et la Marseillaise seront honorés par une plaque apposée sur sa maison natale d’Escragnolles.