Coup de feu à Monaco est une histoire qui raconte un triste fait divers.
» On a trouvé mardi, dans les jardins de Monte-Carlo, à côté de la caserne de gendarmerie, le cadavre d’un homme de haute taille.
C’est évidemment un suicidé à la suite de pertes de jeu. Le malheureux a mis fin à ses jours en se tirant un coup de revolver à la tempe.
Conformément à l’usage, pour conjurer le sort, le premier qui a vu le cadavre a placé de l’argent dans les poches. La police rend l’argent à l’intéressé sur sa simple déclaration.
A sept heures, le corps du suicidé a été transporté à la Morgue.
C’est le quinzième suicide depuis le 1 er janvier 1884.
On parle de deux nouveaux suicides qui auraient eu lieu l’un à Menton, l’autre à Monte-Carlo.
Il est très difficile d’avoir des renseignements exacts sur ces faits, parce que la police de la Roulette, qui forme un état lilliputien, mais tout-puissant, dans l’état minuscule de la Principauté, a pris des mesures pour empêcher la propagation des nouvelles fâcheuses, de sorte qu’elles arrivent fort difficilement à la connaissance du public.
Ainsi, toutes ces infamies peuvent se passer à Monte-Carlo sans que le public en soit instruit.
La police est chargée de l’enfouissement des cadavres et au besoin elle prête la main aux domestiques de MM. Blanc, Bonaparte et Cie, les propriétaires du Casino. »
Coup de feu à Monaco est une histoire trouvée dans le journal « L’Album théâtral » du 10 mars 1884.