Fumées sur Nice est une histoire qui rappelle les désagréments de se promener sur la Terrasse du Cours Saleya.
» Ce qui fait aujourd’hui la gloire et la fortune de Nice, c’est l’immense et magnifique terrasse élevée au-dessus de la plage.
De tous les coins de l’Europe on se donne rendez-vous pour l’hiver en cet endroit.
On y monte par des escaliers larges et commodes, et que la mer soit calme ou irritée, on y jouit d’un spectacle si beau, qu’il devient difficile de s’en arracher.
Tel voyageur, qui pensait y jeter un coup d’œil, s’est fixé à Nice pour plus d’années qu’il n’y comptait passer de jours.
Cette terrasse fut achevée vers la fin du siècle dernier, après trente-cinq ans de travaux non interrompus.
Il y manquait d’abord un garde-fou, ce qui devint l’occasion de plusieurs accidents ; mais une des premières personnes qui s’y laissa choir ayant été le président du Sénat de Nice, on s’empressa de construire un parapet.
Un seul et grave inconvénient gâte le charme dé cette promenade, c’est la fumée qui sort des maisons situées au-dessous de la terrasse.
Cinquante cheminées, fonctionnant avec ensemble, obscurcissent l’air de leurs nuages infects, ce qui trouble fort la quiétude des spectateurs quand la brise de mer rejette la fumée de leur côté. »
Fumées sur Nice est un texte trouvé dans le livre « Voyage pittoresque en Italie » de Paul de Musset, publié en 1855.