Lettre à Catherine Ségurane (3) est une étude où l’auteur cherche à démontrer que l’héroïne niçoise n’a jamais existé.
» Aussi je crains fort, Madame Catherine Ségurane, malgré la tradition qui naît en 1608, que vous n’ayez pas vu les soldats du jeune comte d’Enghien et ceux du terrible Barberousse assiéger notre ville, échouer dans l’assaut du 15 août, y entrer le 22 et l’incendier le 9 septembre.
Je doute que le renom du capitaine Polin, chef de notre armée de mer, vous ait inquiétée ; que le mépris, dont parle Monluc, de nos alliés pour nous vous ait enthousiasmée ; que les « propos aigres et piquants », dont Barberousse, toujours irrité contre ses alliés, criblait, d’après Monluc, aussi bien Enghien que Polin, soient parvenus à vos oreilles.
Il y a plus. Quand les Niçois élèvent, en 1602, à Dieu et à la Sainte-Vierge la chapelle que leurs pères avaient, on ne sait quand, promise en reconnaissance de ce que le château avait, lui du moins, résisté aux attaques des Français et des Turcs, l’inscription ne parle pas de vous et de votre exploit du 15 août.
Mais voici votre père Pastorelli. Il vous donne, en 1608, le jour.
Il semble que l’on ne tarda pas à sculpter votre buste et à le mettre sur la porte Pairolière.
Quand le sénateur Fighiera en parle en 1634, il ne garantit pas que cette sculpture vous représente.
Pastorelli vous avait fait combattre « à la tour des Caires » ; Fighiera vous met au bastion de la Pairolière. Celui-là disait : « Elle enleva le drapeau turc » ; celui-ci écrit : « Elle le prit et jeta le porteur en bas ». »
Lettre à Catherine Ségurane (3) a une suite avec la Lettre à Catherine Ségurane (4). Vous pouvez la lire en cliquant ICI.