La sorcière de Châteauvieux dans le Var

par JMS
La sorcière de Châteauvieux dans le Var

La sorcière de Châteauvieux dans le Var est un récit qui raconte la vie de Madeleine de la Palud.

” L’abbé Gaufridy, condamné pour sorcellerie, sera brûlé vif sur le bûcher après avoir été écartelé.

Madeleine de la Palud, qui avait été ensorcelée par le bel ecclésiastique, fût mise en liberté après quelques mois de détention, bien que certains pensaient qu’il s’agissait d’une sorcière.

Elle se disait débarrassée de ses démons depuis la mort de Gaufridy mais elle ne renonçait pas à ses pratiques étranges.

Elle erra longtemps par les routes de Provence, poussa jusqu’à Lyon, se fixa pendant quelque temps à Carpentras ; elle y étonnait les gens par ses excentricités.

Madame Belzébuth

Pieds nus, elle ramassait du bois mort, qu’elle donnait aux pauvres ; on la voyait, aux jours de fête, étendue sur le seuil de l’église, afin que les fidèles se rendant à l’office, marchassent sur son ventre.

Plus tard, elle reprit le chemin de Marseille, s’arrêta là, y fonda une école ; mais les mères lui confiaient à regret leurs fillettes tant elle était redoutée ; sa vieille réputation de sorcière lui nuisait grandement.

On assurait qu’elle amenait avec elle, partout où elle passait, la pluie et la grêle, et qu’un seul de ses regards gâchait les récoltes.

Elle ensorcelait les enfants, les rendait hébétés, boiteux, muets, épileptiques ; des femmes prétendaient avoir été conduites par elle en des salles de construction bizarre, qui n’avaient point de portes, des salles où l’on vous offrait des viandes et du pain, sans sel et sans couteau, et où un homme vieux, de mauvaise mine, écrivait des noms sur un gros registre.

Madeleine dut quitter Marseille et se retira à Fontobscur. Là encore la, vengeance de Gaufridy la poursuivit.

En 1652, elle avait alors soixante ans, la fille d’un paysan l’accusa de lui avoir jeté un sort en lui offrant de l’eau bénite à la sortie de l’église.

Depuis ce jour-là, la fillette avait oublié ses prières, souffrait de l’estomac et vomissait des étoupes, de la laine, des épingles, des plumes d’oiseaux, du charbon, des cigales et des pattes d’oie.

C’était grave.

On pratiqua l’exorcisme, et le diable qui possédait l’enfant consentit à déclarer qu’il n’était autre que Belzébuth, le mari de Madeleine de La Palud.

Enfin ! On savait donc la vérité la sorcière était la femme du prince des démons.

Condamnation de la sorcière

Un mandat d’amener fut lancé contre elle, elle prit la fuite, se réfugia à Aix, trouva asile dans un couvent, fut arrêtée, condamnée à une prison perpétuelle.

Après dix-huit mois de cachot, elle obtint grâce et alla se cacher dans les montagnes, au hameau de Châteauvieux, non loin de Castellane.

C’est là que mourut Madame Belzébuth, presque octogénaire en 1670.

On voit encore, à l’église de Châteauvieux, dans le Var, un reliquaire légué par elle et un baldaquin de dais, brodé de ses mains.

Elle avait prédit que deux cents ans après sa mort, son corps serait retrouvé intact, en signe de sainteté.

Comme son souvenir n’est pas aboli, les gens du pays, il y a quelques années, ouvrirent son tombeau, dont l’emplacement est bien connu.

On n’y découvrit que des ossements desséchés.”

La sorcière de Châteauvieux dans le Var est un texte découvert dans le journal ” Le Temps” du 28 août 1912.

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