L’affaire de La Turbie est un récit qui relate comment les frontières de la Principauté de Monaco ont été fixées.
” En 1760, les négociations menées entre le royaume de Sardaigne et la Principauté de Monaco afin de régler un litige territorial qui existait depuis le XIIIème siècle avec La Turbie aboutirent à la signature d’un traité.
Certes inférieur à ses prétentions, la Principauté obtenait à peu près ce qui constitue aujourd’hui le territoire de Monaco.
Mais à tout prendre, et si l’on songe aux demandes des Turbiasques selon lesquels les Monégasques n’avaient pas d’autre territoire que le Rocher, la solution de 1760 était plus qu’honorable.
En effet, le territoire ne comprenait pas moins de trois kilomètres de rivage, ce rivage tant convoité par les gens de La Turbie et qui leur était définitivement perdu.
Le bornage de 1828
La démarcation ne fut pratiquement pas modifiée lors du bornage réalisé en 1828.
Les commissaires nommés pour cette opération firent dresser une carte très précise et convinrent de l’utilité de l’installation de 54 bornes. Et pour donner plus de publicité de l’opération, ils invitèrent les autorités de chaque commune limitrophe à assister à la plantation des bornes.
Le procès-verbal fixe avec précision la dimension des bornes, dont certaines existent encore. Ainsi, par exemple, sur la Moyenne corniche, à l’entrée du chemin des Révoires, ou dans l’escalier qui relie l’avenue Bellevue à Monaco à l’avenue de la Villaine en France.
Ces bornes devaient avoir la forme d’un parallélépipède rectangle, une face indiquant le territoire du roi de Sardaigne par une croix grecque et le millésime 1828, gravé au-dessous ; la face opposée indiquant le territoire du prince par la lettre M en caractère romain.
Le bornage de 1828 ne fût pratiquement pas remanié par la suite.
Ne pas dépasser les bornes
Il y eut simplement quelques retouches.
On déplaça la borne n°1, en 1876, à la suite des travaux d’établissement de la route de Nice.
En 1894, on jugea également que les bornes B 20 et B 21 étaient trop espacées et une commission internationale franco-monégasque fut chargée d’intercaler dix bornes complémentaires.
Enfin, en 1965, un dernier bornage s’intéressa à deux bornes A et B à chaque extrémité du littoral de Monaco.”
L’affaire de La Turbie est une histoire qui s’inspire largement des travaux de M. A. Pirovano dans “L’intervention de Louis XIV ans l’affaire des limites entre Monaco et La Turbie”, publiés en 1961.
La carte qui agrémente cet article provient du site du département des Alpes-Maritimes. Il convient de rappeler qu’en 1828, le territoire de Monaco comprenait aussi Roquebrune et Menton.