Le Pont-Vieux de Nice est une histoire qui raconte le passé de cet ouvrage qui permettait le passage à sec entre les deux rives du Paillon.
” Le Pont-Vieux, autrefois dit Pont Saint-Antoine, est le premier ouvrage élevé sur le Paillon.
Il est formé de trois arches en briques avec piliers à éperons pour émousser la force des eaux.
L’origine de ce pont n’est pas suffisamment établie pour préciser l’époque de sa construction.
Toutefois on sait que bien avant le XIIIème siècle, un pont existait au même endroit, ou non loin de là, sur le torrent, puisque l’acte de donation, fait en 1260, par lequel notre compatriote Auguste Balat cède aux religieux de Saint-François le local où ces moines bâtirent leur couvent, porte que cet emplacement était attenant au moulin près du pont.
On voit donc que si comme tout porte à le croire, le Pont-Vieux n’est autre que celui dont il est fait mention dans le document précité, ce doyen de nos ponts aurait aujourd’hui une origine des plus reculées.
Terrible crue du Paillon
Une crue extraordinaire du Paillon, survenue le 9 octobre 1530 causa de nombreux ravages. Le pont Saint-Antoine fut emporté et la population tout entière des faubourgs Sincaire et de Saint-Antoine dut abandonner ses logements pour échapper à l’influence des eaux.
La destruction de ce pont, le seul qui existait alors causa bien des désagréments aux habitants de la rive droite ; toute communication avec la ville leur fut interceptée et ces malheureux se trouvèrent pendant quelque temps dans le plus cruel embarras.
En présence d’une situation si critique qui devenait préjudiciable aux intérêts de tous, les consuls de la cité, l’évêque, le gouverneur et toutes les autorités locales rivalisèrent chacune d’activité et de zèle pour remédier au plus tôt à cet état de choses ; elles adressèrent un touchant appel à la générosité de tous les citoyens en leur donnant les premiers l’exemple, et bientôt le pont emporté était de nouveau reconstruit sur les plans d’un ingénieur piémontais, Amédée Besten.
Reconstruction du pont
Le plus grand nombre de nos concitoyens répondirent à cet appel et contribuèrent largement à l’exécution de cette œuvre d’utilité publique, soit à l’aide de leurs offrandes, soit avec le concours de leurs bras.
On plaça également au-dessus du pont une chapelle en l’honneur de la Sainte Vierge.
Lors du siège de notre ville par Barberousse, deux arches du Pont-Vieux ont dû être détruites par l’armée turque, car les mémoires de l’époque nous apprennent qu’elles furent reconstruites en 1545, sous la direction de maître Libanchi.
Il parait en outre que ces mêmes arches n’auraient pas longtemps subsisté en cet état, puisqu’elles durent être en 1565.
On croit également que l’arche appuyée au mur de soutènement du boulevard du Pont-Vieux a du être refaite après la guerre de succession.
Depuis lors, le pont Saint-Antoine, qui présente d’ailleurs une solidité peu commune, n’a subi, durant ce long espace de temps, que quelques dégâts de peu d’importance, occasionnés par les crues du Paillon, dégâts qui ont toujours été promptement réparés par les soins des parties intéressées.
Dans sa construction primitive, le Pont-Vieux n’avait pas été doté de trottoirs pour l’usage des piétons ; ce n’est que vers la fin du premier Empire que l’on a élevé sur chacun de ses côtés une passerelle en bois, soutenue par des barres en fer, où le public circule librement.
Autrefois, on ne pouvait se garantir des nombreux véhicules qui l’encombrent journellement, qu’en se plaçant dans l’espace resserré, en forme de triangle, que l’on trouve à la hauteur de chaque pilier.”
Le Pont-Vieux de Nice est un texte trouvé dans le journal “Nice artistique” du 14 mai 1887.